vendredi 21 septembre 2012

La corrida jugée conforme à la constitution


Organiser des corridas dans certaines régions françaises est conforme à la constitution, a jugé ce vendredi matin le Conseil constitutionnel, rejetant le recours d'associations qui militent contre la tauromachie.

Les juges du Palais Royal ont notamment établi qu'il n'est pas anticonstitutionnel de prévoir des "différences de traitement" entre les régions à tradition tauromachique et les autres. Les anti-corrida voulaient que les sanctions infligées pour cruauté envers les animaux s'appliquent partout, sans dérogations.

Le Comité radicalement anticorrida (Crac) et Droits des animaux (DDA) demandaient au Conseil de dire non conforme à la Constitution l'un des alinéas de l'article 521-1 du Code pénal qui réprime la cruauté sur les animaux. Le texte ne s'applique pas aux courses de taureaux, lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. "Ces pratiques traditionnelles ainsi autorisées ne portent pas atteinte à des droits constitutionnels protégés", a estimé le Conseil Constitutionnel.

"Dictature tauromachique"

"Cette décision prouve que malheureusement nous ne sommes pas en démocratie mais dans une dictature tauromachique", a réagi Jean-Pierre Garrigues, président du Crac. "Quand M. Valls déclare qu'il fera tout pour défendre la corrida" le 11 septembre, "on comprend bien que c'est une décision politique", a-t-il ajouté. S'il prend acte de la décision du Conseil, le Crac veut continuer le combat. "Ce n'est qu'une bataille. Notre procédure auprès du tribunal administratif de Paris reprend dès aujourd'hui", a-t-il affirmé.

Brigitte Bardot, Alain Delon ou encore Jean-Paul Belmondo s'étaient joint aux associations qui voulaient que les sanctions infligées pour cruauté envers les animaux s'appliquent partout sur le territoire français, indépendamment du "principe de tradition locale ininterrompue". Ce dernier point a été retenu par le législateur pour autoriser la tauromachie dans le sud de la France ou encore les combats de coq aux Antilles.

"La corrida est légitimée au niveau constitutionnel, elle est gravée dans le marbre constitutionnel", a de son côté salué Me Guillaume François, avocat de l'Union des villes taurines de France (UVTF). "Le Conseil constitutionnel vient de dire qu'elle a le droit de vivre, comme toutes les cultures minoritaires". "Cette décision est une excellente nouvelle. Le Conseil constitutionnel garantit les libertés culturelles et valide l'exception culturellle. Cela veut dire que la liberté culturelle est autorisée en France", a pour sa part déclaré André Viard, président de l'Observatoire national des cultures taurines (ONCT).

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